Lexique

Voici une brève liste des principaux termes utilisés en bibliophilie :

  • AQUARELLE : Œuvre exécutée avec des couleurs transparentes diluées à l’eau.
  • BANDEAU : Ornementation plus longue que large, imprimée en tête d’un chapitre. Elle traverse toute la largeur de la page. Les bandeaux peuvent être réalisés par diverses techniques comme la taille douce, la gravure sur bois, l’assemblage de vignettes typographiques.
  • BASANE : Peau de mouton lisse et souple employée pour les reliures courantes. Elle peut-être de teinte uniforme, mais aussi racinée, bigarrée, mouchetée, c’est-à-dire présentée avec des dessins divers de teintes plus sombres.
  • BAS DE CASSE: Un texte en bas de casse est un texte imprimé en caractères minuscules par opposition aux caractères majuscules.
  • BELLE PAGE : En ouvrant un livre, la page dite belle page est celle de droite. On s’efforce de placer en belle page – celle-ci attirant d’abord le regard – les débuts de chapitres, les lettrines et les illustrations importantes.
  • BESTIAIRE : Recueil de fables, ou autres textes sur les bêtes.
  • BODONI : Imprimeur italien qui a donné son nom à un style de caractère. Autres caractères renommés : DIDOT, ELZEVIR, GARAMOND, ROMAIN etc…
  • CALLIGRAPHIE : Art de dessiner et de peindre les lettres et les ornements qui les accompagnent. Le calligraphe utilise la plume et le pinceau. Née bien avant l’imprimerie, la calligraphie existe encore de nos jours.
  • CHAGRIN : Peau de chèvre dont le grain est serré et régulier.
  • CHASSE : Partie du contreplat dépassant de la tranche. Les chasses sont plus ou moins importantes selon les dimensions des volumes.
  • CHEMISE ET ETUI : Les très belles reliures modernes sont toujours protégées par une chemise ou un étui. En général, la chemise est constituée par un support souple, recouvert de papier ou de toile, parfois de cuir. L’étui est utilisé pour recevoir le volume.
  • CISELURE : Sur les tranches dorées de certaines reliures anciennes, décor en creux, obtenu en martelant de petits fers pointillés.
  • COIFFE : Bord du dos d’un livre relié. Sur les reliures soignées, c’est la partie de peau repliée contre le tranchefile en haut du volume (coiffe de tête) et en bas (coiffe de queue).
  • COINS Angle d’un plat, côté gouttière. Demi-reliure à coins seuls le dos, les mors et les quatre coins sont recouverts de cuir.
  • CONTREPLAT : C’est la face interne du plat de la reliure.
  • CUL-DE-LAMPE : En général, ornementation triangulaire ; l’une des pointes est placée vers le bas et les deux autres à droite et à gauche. Un cul-de-lampe termine un chapitre ou un livre, le texte n’occupant qu’une partie de la dernière page. Une composition est dite en cul-de-lampe lorsque, aux mêmes endroits, des lignes de plus en plus courtes rappellent cette forme décorative.
  • DEMI-RELIURE : Le cuir (ou autre couverture) ne couvre que le dos et une partie du plat.
  • EDITION ORIGINALE : première édition imprimée d’une œuvre.
  • EDITION PRINCEPS : première édition d’un ouvrage rédigé avant l’invention de l’imprimerie.
  • EPREUVE D’ARTISTE : Notées « E.A. », ce sont les épreuves offertes à l’éditeur par l’artiste. Parallèlement quelques épreuves H.C. » hors-commerce  » sont destinées aux collaborateurs ayant participé à la réalisation de l’ouvrage. Ces exemplaires doivent être mentionnés dans la justification du tirage.
  • EPREUVE A LA POUPEE : Procédé d’impression s’appliquant aux différents genres de gravure en taille-douce : burin, eau-forte etc… Avec une seule plaque gravée, cette technique permet d’obtenir une impression en plusieurs couleurs. Utilisant un morceau de chiffon serré et replié (la poupée), le graveur ou l’imprimeur en taille-douce dépose une couche d’encre de couleur, aux endroits choisis, sur la plaque gravée. On peut placer plusieurs couleurs. La plaque est ensuite essuyée ; ainsi, l’encre ne restera que dans les tailles ( les creux ) de la gravure.
  • ESTAMPE : Épreuve réalisée avec une gravure sur cuivre et, par extension, une gravure sur bois ou une pierre lithographique.
  • EX-LIBRIS : Inscription placée dans un volume pour indiquer le propriétaire.
    FAC-SIMILE : Copie fidèle d’un document exécutée grâce à tel ou tel procédé technique. La reproduction peut être celle d’une écriture, d’un dessin, d’une illustration.
  • FAUX-TITRE : C’est le titre parfois abrégé, placé tout au début du livre. Il précède le grand titre. Sur la page de faux-titre, le nom de l’auteur et celui de l’éditeur ne sont pas indiqués. En revanche ils sont indiqués sur la page de grand titre.
  • FER : La plupart des outils servant à exécuter les dorures et les mosaïquages peuvent être appelés des fers : les filets, fleurons, roulettes, roulettes ornées, plaques. On désigne aussi par le mot fer l’impression de l’outil -dorée ou non – sur le plat ou le dos de la reliure. Les fers sont des outils coûteux : la gravure de chacun d’eux, exécutée à la main, demande en moyenne plusieurs heures de travail.
  • FILIGRANE : Graphisme que l’on remarque, par transparence, sur certaines feuilles de papier.
  • FORMAT : Formats les plus utilisés : Raisin : 50 x 65 – Jésus : 56 x 76 – Colombier : 63 x 90 les formats réels provenant ensuite du pliage ; in – folio : feuille pliée en deux ; in – quarto : feuille pliée en quatre etc.
  • FRONTISPICE : Illustration ou gravure placée juste avant la page de titre, donc à la gauche de celui-ci. En typographie, frontispice désigne aussi cette page de titre, appelée également le grand titre (page avec le titre complet, le nom de l’auteur, celui de l’ éditeur).
  • GAUFRAGE : Impression modelée (assez souvent comme une médaille), en relief ou en creux. On réalise des gaufrages sur du papier, le cuir des reliures ou d’autres supports. L’appellation gaufrage s’applique à la technique d’impression, au travail qu’elle exige et à son résultat. Un gaufrage peut être doré, teinté ou simplement marqué à chaud.
  • GOUTTIERE : Tranche de volume, placée à l’opposé du dos. Selon le style de la reliure, son arrondi est plus ou moins creux.
  • GRAVURE : Art et technique permettant d’obtenir, en relief ou en creux, sur une matière résistante, la réalisation d’un dessin ou d’une ornementation qui sera reproduite sur papier ou sur d’autres supports.
  • GRAVURE EN TAILLE-DOUCE : Procédé de gravure en creux, sur métal, en général le cuivre. On imprime de cette manière : la surface du cuivre est encrée, puis essuyée (l’encre retirée des parties lisses, reste dans les creux ); par pression, cette encre sera reportée sur le papier. C’est pourquoi une gravure en taille-douce présente toujours sur l’épreuve un léger relief que l’on sent au toucher ; ce n’est pas l’encre épaisse qui séchée produit ces reliefs, mais bien le papier lui-même qui s’est gaufré dans les creux de la planche. Les procédés de gravure en taille – douce diffèrent suivant que le graveur utilise un outil (burin , pointe sèche ) ou un acide pour mordre le métal.
    GRAVURE AU BURIN : Un burin est une petite barre d’acier trempé, terminée en pointe celle-ci permet de creuser des sillons dans le cuivre et d’autres métaux , non trempée, la seconde extrémité s’enfonce dans un manche (une sorte de demi-poire en bois dur) que le graveur place dans sa main. Plus le sillon est profond , plus le trait apparaîtra noir à l’impression.
    GRAVURE A LA POINTE SÈCHE : Procédé de gravure en creux. La gravure est faite dans le cuivre avec une pointe d’acier emmanchée ou d’autres outils pouvant entamer le métal. L’artiste griffe la planche d’avant en arrière en sens inverse du burin. Les parcelles arrachées forment des  » barbes « .
    GRAVURE A L’AQUATINTE : Procédé de gravure sur cuivre. L’aquatinte permet d’imiter le lavis (le lavis est une oeuvre exécutée directement sur le papier avec de l’encre de chine, noire en général, à laquelle on a ajouté plus ou moins d’eau selon les valeurs désirées)
  • GRAVURE A L’EAU-FORTE : Procédé de gravure sur cuivre.Sur une plaque de cuivre décapée, l’aquafortiste passe une couche de vernis ; le vernis étant sec, il gravera sa surface avec des pointes en acier ; en rayant le vernis, ces outils effilés mettent le cuivre à nu ; avec une ou plusieurs morsures d’acide, il suffira d’attaquer le métal aux endroits non protégés.
  • GRAVURE ORIGINALE : Gravure composée, puis exécutée dans le métal par le même artiste. On appelle gravure originale aussi bien la plaque de métal que son impression sur le papier.
  • GRAVURE SUR BOIS EN COULEURS : Pour chaque couleur, il faut, en principe une planche gravée. Les parties de celle-ci, laissées en relief, permettront l’impression de l’œuvre sur le papier. Toutefois l’artiste peut utiliser les superpositions de teintes : si deux couleurs se superposent, on obtient une impression en trois couleurs, la superposition donnant une troisième teinte. L’impression se fait par encrage des reliefs de chaque planche. Cette encre est ensuite reportée sur le papier.
  • HORS-TEXTE : Illustration imprimée à part (hors du texte). Il peut s’agir d’une gravure, d’une planche, d’une carte géographique, etc… Intercalé ensuite dans le volume par le brocheur ou le relieur, le hors-texte n’est pas compris dans la pagination.
  • JUSTIFICATION DU TIRAGE : Page ou texte où figurent le chiffre du tirage et le numérotage de chaque exemplaire.
  • LITHOGRAPHIE : Procédé permettant de reproduire une oeuvre artistique. On appelle également lithographie l’épreuve (l’impression sur papier) de cette œuvre. Sur une pierre calcaire au grain très fin (ou une plaque de zinc), l’artiste dessine avec une encre ou un crayon spécial (corps gras à base de suif, savon et noir de fumée). On passc après un léger mordant sur la pierre qui sera rendue plus absorbante à l’eau dans les parties que le dessin ne protège pas. La pierre reçoit ensuite l’eau. Le rouleau de l’imprimeur appliquera de l’encre grasse sur les endroits déjà graissés par le dessin ; en revanche, l’encre sera refusée par les parties mouillées (non dessinées) de la pierre . Pressée contre la pierre, la feuille de papier reçoit l’impression du dessin encré. Pour les impressions en plusieurs couleurs, il faudra une plaque par teinte et la feuille passera donc successivement sur chaque plaque ( chromolithographie).
  • MAROQUIN : Peau de chèvre solide, à gros grains, utilisée pour les reliures luxueuses. En général les exemplaires en maroquin sont les plus coûteux, les plus précieux.
  • OFFSET : Technique d’impression industrielle moderne qui utilise le principe de la quadrichromie. Contrairement à la lithographie qui utilise autant de plaques que de couleurs, 4 plaques réalisables par procédé photomécanique sont suffisantes.
    ONGLET : Bande papier qui permet de fixer au volume par collage et couture une feuille isolée (gravure ou hors-texte).
  • PAPIER : Les principaux papiers utilisés en édition de luxe sont le JAPON, le HOLLANDE, le VERGE et le VÉLIN.
  • PARCHEMIN : Peau de teinte très claire provenant de divers animaux – mouton, chèvre, veau porc et même âne – ayant subi une préparation particulière. Le parchemin a également été – et est encore – employé pour recouvrir des reliures.
  • PLAT : Dans une reliure , surface en général rectangulaire, protégeant les pages. Le plat est formé de carton recouvert de papier, de toile, de peau ou d’une autre matière. On distingue le plat supérieur ou premier plat et le plat inférieur, le second. Les deux plats sont unis par le dos.
  • PLEIN : Il s’agit d’un genre de reliure. Le livre est entièrement recouvert de papier (un plein papier), de toile (une pleine toile), de parchemin (un plein parchemin), de maroquin (un plein maroquin), ou autre matière de couvrure.
  • POCHOIR : Procédé extrême-oriental : découpe d’une plaque de carton mince (huilé) ou de métal très mince selon un dessin prévu. La partie découpée laisse ensuite passer la couleur étendue sur la plaque avec une large brosse. Il faut autant de plaques ou pochoirs que l’exige la composition voulue par l’artiste.
  • SERIGRAPIHE : Le même principe que le pochoir ; le support est, dans ce procédé un écran de soie ; la matière n’est pas la gouache mais l’encre.
  • SERPENTE : Papier de protection, fin, placé contre les gravures, dans certaines éditions de luxe. L’encre des gravures met parfois longtemps à sécher ; la serpente évite le report de l’encre sur la page suivante. Les serpentes doivent être enlevées dès que l’édition n’est plus récente. On ne les conserve que si elles portent un texte imprimé la légende de la gravure par exemple.SIGNET : Ruban étroit fixé en tête du dos du livre, et venant se loger entre les pages. Le signet permet de retrouver aisément tel ou tel passage.
  • SUITE : Tirage supplémentaire de l’ensemble des gravures, d’une partie de celles-ci ou encore de leurs divers états. Une suite constitue donc un ensemble de feuilles qui s’ajoutent au volume, augmentant sa valeur financière et artistique. (exemple : suite sur Vélin, suite sur Japon etc.).
  • TETE : Haut du volume. Queue : bas du volume.
  • TRANCHE FILE : Petite bande de fils de couleurs décorant le rebord supérieur et inférieur du dos c’est-à-dire la coiffe.
  • VEAU : Peau lisse et d’une belle apparence, mais sa fleur est fragile : elle est vite rayée et tachée dans bien des cas. Les reliures en veau doivent être maniées avec beaucoup de soin.
  • VELIN : A l’origine, parchemin de belle qualité fait avec de la peau de veau ou de chèvre. Il existe maintenant du papier à grain très fin dit vélin qui ressemble au  » vélin  » ( peau ).
  • VERGE : La pâte (chiffons broyés dans une eau pure, additionnée de colle en quantité variable et d’autres produits éventuellement) est étendue sur une forme maintenue dans un cadre à la dimension de la feuille. La forme est constituée par des fils métalliques très serrés dits vergeures. La feuille est recouverte d’un feutre fin.