La reproduction des illustrations

Tous les livres d’art comportent des illustrations, qui sont reproduites à partir de l’oeuvre originale par différents procédés. Dans certains cas, les illustrations ne sont pas reproduites pour chaque exemplaire du livre, mais elles sont faites à la main et à l’unité. Tel est le cas des illustrations « au pochoir ». Nous allons examiner quelques-uns de ces procédés d’illustration, dont le plus répandu reste la lithographie.

La lithographie

Ce procédé a été découvert par hasard à la fin du 18ème siècle par un auteur dramatique allemand nommé Senefelder. Il recherchait un moyen économique de reproduire les partitions de ses oeuvres musicales, et découvrit la propriété qu’ont certaines pierres d’absorber l’eau et de conserver l’humidité.

Senefelder commença par tracer son dessin sur une pierre lisse à l’aide d’un mélange gras. Il enduisit ensuite la pierre d’une solution acide. Les endroits dessinés étaient protégés par le mélange gras, ne se laissaient donc pas entamer par l’acide, retenaient ensuite l’encre d’imprimerie et repoussaient l’eau. Inversement, les parties non dessinées se laissaient attaquer par l’acide, repoussaient l’encre et absorbaient l’eau. La découverte de ces propriétés n’apparut sans doute pas aussi importante qu’elle l’était à Senefelder, car il ne pouvait pas prévoir ses applications futures et ne savait pas que ce principe serait également celui de l’Offset. A force de tâtonnements, il parvint à doser ses mélanges de corps gras et ses mélanges d’acides de telle sorte que les contours de son dessin soient parfaitement respectés lors du tirage.

Le procédé a bien entendu été amélioré depuis, et bien souvent la pierre est remplacée par une feuille de zinc, puisqu’il possède les mêmes propriétés que la pierre de Senefelder.

Pour plus de clarté, un exemple illustrant différentes étapes de l’élaboration d’une lithographie vous est proposé ci-après. Sur la même page figure un exemple du tirage, couleur par couleur.

Le tirage d’une lithographie doit être limité à un nombre réduit d’exemplaires, de façon à conserver à chaque épreuve un maximum de valeur. Lorsque le tirage est terminé les plaques ou pierres sont définitivement effacées. Lorsqu’un livre comporte plusieurs lithographie originales, c’est-à-dire spécialement créée : par un artiste pour le livre en question, et pour lui seul, on se rend compte de la valeur supplémentaire que cela confère à l’ouvrage.

Ce procédé de reproduction est sans doute le plus connu et le plus répandu, mais il y en a plusieurs autres.

La sérigraphie d’art

C’est une technique qui ne doit pas être confondue avec la sérigraphie mécanique, car elle seule permet de restituer fidèlement l’oeuvre de l’artiste, en rendant chaque reproduction identique à l’original.

Cette fois, au lieu de dessiner sur de la pierre, l’artiste travaille sur des panneaux de soie. Il faut également un dessin différent pour chaque couleur. Toutes les mailles du tissu qui ne doivent pas s’imprimer, donc pas laisser passer la couleur, sont obturées avec de la résine. Seule, la partie non bouchée laissera passer l’encre. Après une préparation des couleurs toujours aussi minutieuse, on procède à la reproduction, en opérant comme pour la lithographie un passage par couleur. Tout le travail se fait à la main, l’encre de la couleur choisie étant étalée avec une petite raclette à main, au travers du tissu.

La gravure sur cuivre

Il s’agit d’une technique particulièrement difficile pour l’artiste qui travaille directement sur la plaque de cuivre. Cela demande une maîtrise exceptionnelle car le peintre doit pouvoir rendre la même émotion avec un burin qu’avec un pinceau.

Les procédés de gravure en taille-douce diffèrent suivant que le graveur utilise exclusivement un outil (burin, pointe sèche) pour creuser le métal, qu’il grave sa plaque de cuivre à l’aide d’un berceau (manière noire) ou qu’il se serve d’un acide pour mordre le métal (aquatinte, eau forte).

Le pochoir

C’est le seul procédé qui permet de respecter exactement les couleurs de l’original puisque la matière utilisée n’est pas l’encre mais la gouache. Elle permet donc de conserver à la couleur sa fraîcheur naturelle, et chaque reproduction doit être identique à l’original.

Ce procédé est extrêmement long, car tout dans son exécution se fait de façon manuelle (comme pour la sérigraphie d’art). A partir du dessin original, on découpe sur des feuilles de zinc très minces, la zone de chaque coloris. Le nombre de coloris est quelquefois très élevé, et il faut dans certains cas plusieurs découpes par coloris, tant est grande la recherche de l’artiste.

Pour chaque reproduction, l’ouvrier de l’atelier de pochoir va ajuster successivement chaque découpe sur la feuille, et à l’aide d’un gros pinceau ou brosse à pochoir, il va appliquer une à une les différentes couleurs. La couleur ne peut passer que dans les découpes de la feuille de zinc. On verra ainsi, couleur après couleur, se révéler le dessin original. En fin de travail, chaque reproduction est bien souvent parachevée au pinceau.

Vous trouverez ci-après les illustrations concernant les différentes phases de ce travail de longue haleine.

La gravure sur bois

La gravure sur bois est la plus ancienne technique de gravure.

Cette technique consiste à creuser la planche de bois autour du motif à imprimer qui reste donc en relief. Le bois est ensuite encré et l’épreuve est tirée à l’aide d’une presse à bras. Dans le cas d’une gravure en couleurs, l’artiste prévoit une planche par couleur fondamentale. Lorsque tout est prêt, il ne reste plus qu’à donner au livre sa forme définitive et son enveloppe la reliure